Interview au club 3ème Age Jean Macé – Martyrs

Interview au club 3ème Age Jean Macé – Martyrs

 

 Quelles sont les activités du club ?
 Préférez-vous la vie aujourd’hui ou autrefois ?
 Quel est votre meilleur souvenir ?
 Et votre plus mauvais souvenir ?


Quelles sont les activités du club ?

On prépare des répétitions pour un spectacle.

On joue à la belote, on fait des repas, on tire les rois, on mange des bugnes.

Deux fois par an, il y a des voyages toute la journée.

Nous avons fait de la restauration, jusqu’à deux cent personnes, s’il vous plaît.

Les mamies font les nounous et on nous amène les petits enfants.

Elles sont heureuses de jouer à la belote, elles aiment ça, ça leur fait plaisir, c’est normal, c’est une communion.

Moi, je ne joue pas aux cartes.

Ca fait quarante ans qu’on se connaît.

C’est moi la plus mauvaise joueuse.

On se distrait et on connaît des nouveaux.

Tous ceux qui ont envie de se distraire viennent volontiers.

On est le groupe le plus dynamique et le plus rigolo.


Préférez-vous la vie aujourd’hui ou autrefois ?

Moi, je la préférais autrefois parce qu’on était plus uni.

C’était plus familial.

Il y avait plus d’animation.

Je trouve qu’il y a un esprit de village.

C’est très différent des autres quartiers.

On s’entraidait.

Aujourd’hui, il y a plus d’indifférence.

A peine si les gens se saluent dans les immeubles.

Il y avait de la politesse.

C’est très joli une petite fille qui salue une mémé.

Ici, il y a moins d’indifférence que dans les autres quartiers.

Dès que quelqu’un est malade, on est tout de suite au courant.

On ne peut plus partir toute une journée.

Maintenant on se dépêche de manger pour regarder la télévision, quand on ne s’étripe pas pour choisir les programmes.

En 1971, nous avons eu notre local.

Je resterai dans ce quartier jusqu’à la fin.


Quel est votre meilleur souvenir ?

Le meilleur souvenir, c’était notre fête de quartier.

Des écoles venaient faire de la danse et de la gymnastique.

Monsieur Rouvière, qui était directeur de l’école, s’occupait de l’Amicale Jean Macé.

Le soir , on descendait discuter, faire des échanges, on se racontait nos petites misères.

Le lavoir entendait beaucoup de choses, s’il avait pu parler…

Le soir, on sortait avec la chaise.

A la belle saison, les gens sortaient dans les espaces verts, et on discutait.

Ça se passait sur les traverses des chemins de fer.


Et votre plus mauvais souvenir ?

Les souvenirs de guerre ont laissé quand même des traces.

Quand le parc d’artillerie a explosé.

Quand on descendait, les Allemands nous arrêtaient, c’était terrible.

Il ne fallait pas oublier de fermer la lumière, parce qu’après huit heures…

J’avais vraiment la frousse.

Ça s’appelait le couvre-feu.

Il ne fallait pas que les loupiotes brillent trop.

Les fenêtres, on les bariolait de bleu.

Il y en a beaucoup qui sont décédés.

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